Et maintenant un peu de douceur dans ce monde de brutes : le coin des poètes

Pléonasme
Pléonasme était un homme discret.
Il faut bien admettre qu'avec un tel prénom,
il avait des épaules de béton à porter.
Il n'était pas coureur de jupons,
il n'avait d'yeux que pour une,
elle s'appelait Manon.
Il décida de prendre à son cou,
ses deux traits à main levée de jambes,
de déclarer son amour et d'en faire un bijou.
Droit comme un i il s'avança,
vers la brunette au teint poudré,
en soubresauts, il bredouilla.
Manon bien qu'elle fut si belle,
et en avait toute conscience,
n'en n'était pas moins péronnelle.
Elle commença par un sourire,
avec retenue et curiosité,
puis se moqua pour en finir.
Pléonasme se senti soulagé,
il n'en attendait pas moins,
d'avoir ainsi son cœur délivré.
Il savait que de lui elle ne voudrait pas.
Mais qui l'on aime,
on ne le choisit pas.
Juliette et Pléonasme
On lui avait dit qu'un clou en chassait toujours un autre,
mais il avait eu beau chercher,
nul remède ad hoc il n'avait déniché.
Pléonasme s'était tardivement résigné,
laissant passer les jours des années,
leur cédant le droit de se ressembler.
Mais c'est par un après-midi d'octobre
qu'une merveille sous son nez déambula,
dans une tenue pourtant si sobre.
Ses cheveux étaient noir café
aussi raides que des cordes
aussi l o n g s que ses souhaits.
Elle s'appelait Juliette,
elle était videuse de truites,
la mine rieuse et joliette.
Lorsqu'elle perçut le regard de Pléonasme,
extasié comme un novice,
elle reconnu là son fantasme.
Un grand type aux membres effilés,
le regard tendre,
le sourire blanc enneigé.
Elle s'approcha,
ne pouvant le laisser filer,
des doutes, elle n'en avait pas.
C'est ainsi qu'il se sont trouvés, amoureux, fous.
Et si Pléonasme était son Roméo,
Juliette était le plus charmant des clous. On lui avait dit qu'un clou en chassait toujours un autre,
mais il avait eu beau chercher,
nul remède ad hoc il n'avait déniché.
Pléonasme s'était tardivement résigné,
laissant passer les jours des années,
leur cédant le droit de se ressembler.
Mais c'est par un après-midi d'octobre
qu'une merveille sous son nez déambula,
dans une tenue pourtant si sobre.
Ses cheveux étaient noir café
aussi raides que des cordes
aussi l o n g s que ses souhaits.
Elle s'appelait Juliette,
elle était videuse de truites,
la mine rieuse et joliette.
Lorsqu'elle perçut le regard de Pléonasme,
extasié comme un novice,
elle reconnu là son fantasme.
Un grand type aux membres effilés,
le regard tendre,
le sourire blanc enneigé.
Elle s'approcha,
ne pouvant le laisser filer,
des doutes, elle n'en avait pas.
C'est ainsi qu'il se sont trouvés, amoureux, fous.
Et si Pléonasme était son Roméo,
Juliette était le plus charmant des clous.